Le prix des cabinets dentaires en 2018

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L’organisme financier INTERFIMO vient de publier une nouvelle étude très intéressante et très complète sur la valeur des cabinets dentaires (prix de cession des 100 dernières transactions).

Le prix de cession moyen, France entière, s’établit à 43% du chiffre d’affaires, selon cette étude, 60% des transactions s’inscrivant dans une fourchette de 24% à 60%.
(Rappel étude 2015 : moyenne France entière 35% du CA, 60% des transactions dans une fourchette de 19% à 49%).

Globalement, le prix de cession moyen a progressé de 8 points depuis la dernière étude d’INTERFIMO et la dispersion des prix est plus importante.

Mais cette augmentation globale du prix de vente moyen est en trompe l’œil car elle ne concerne par définition que les cabinets qui se sont vendus (et pas les très nombreux cabinets restés sans successeur) et elle s’explique par une modification de la typologie des opérations étudiées.

Les opérations de ventes à soi-même (par l’intermédiaire de SELARL) valorisées à des coefficients plus élevés, ont été multipliées par 2 : 23% des transactions en 2015 à 48% en 2018.

En revanche, les rachats liés à des installations de praticiens, dont les prix sont plus faibles, sont moins nombreux.

L’âge moyen des chirurgiens-dentistes acquéreurs s’établit à 37 ans ½ : il est de 29 ans pour les chirurgiens-dentistes en phase de première installation, 45 ans pour les praticiens qui cèdent leur activité en nom propre à des SELARL qu’ils contrôlent. Les moins de 40 ans représentent 60% des acquéreurs.

Le chiffre d’affaires moyen des cabinets dentaires cédés s’établit à 450 K€ en 2018 contre 330 K€ en 2015, ce qui signifie clairement que les cabinets ayant un chiffre de recettes inférieur se vendent moins bien ou pas du tout.

Le chiffre d’affaires moyen d’un omnipraticien se situerait selon INTERFIMO autour de 350 K€, celui d’un chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie s’établirait en moyenne à 650 K€ (il nous semble cependant que les moyennes réelles sont tout de même inférieures).

La raréfaction des cessions à un tiers a pour cause essentielle le déséquilibre démographique de la profession dentaire (beaucoup plus de départs à la retraite que de nouveaux arrivants).

C’est la seule profession de santé dont les effectifs sont inférieurs à ceux de l’année 2000 (résultat d’un numerus clausus annuel de 800 étudiants pendant plus de 10 ans – désormais porté à 1200), mais des données nouvelles sont à prendre en compte selon INTERFIMO et notamment l’allongement de la durée des carrières libérales (8285 praticiens de plus de 60 ans en 2014), ainsi que l’afflux de « diplômés à l’étranger » (environ 3500 exercent actuellement) qui s’installent souvent à un âge plus avancé en rachetant des cabinets.

Il reste que ce déséquilibre a provoqué une chute spectaculaire de la valeur vénale des cabinets en quelques années, qui peut aller jusqu’à l’impossibilité pure et simple de céder pour bon nombre de praticiens partant à la retraite – INTERFIMO ne pouvant rendre compte, par définition, que des prix de cabinets qui ont trouvé preneurs.

Au regard du faible niveau de valorisation constaté dans cette étude, INTERFIMO se demande pourquoi de nombreux jeunes praticiens se risquent à faire des créations plutôt que de reprendre des cabinets existants ou de s’associer.

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Racheter un cabinet dentaire plutôt qu’en créer un, est une opération financière sans grands risques pour un jeune chirurgien-dentiste.

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